Grande Guerre: les petits artistes de la Mémoire
Comment les plus jeunes peuvent-ils à l’école s’approprier l’histoire de la Première Guerre mondiale? Cette question a eu une première réponse avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre qui a mis en place en 2006 un concours scolaire intitulé: les petits artistes de la Mémoire. Cette heureuse initiative est reconduite pour l’année scolaire 2011-2012. Les enfants des classes de CM1 et CM2 sont invités à s’approprier l’histoire des poilus et, afin de la transmettre, à devenir ces petits artistes de la Mémoire!
Si les professeurs des écoles sont sensibilisés à cette initiative qui conjugue au présent le travail d’histoire et le devoir de mémoire, il n’est pas interdit aux parents et aux enfants d’en parler aux enseignants pour monter un projet. Les élèves n’ont qu’à choisir un soldat de la Grande Guerre, l’un de ces poilus originaire de leur village ou de leur ville puis de rechercher des témoignages qu’ils ont laissés auprès de leur famille, de leurs amis, par des écrits ou en remettant des documents aux archives municipales et départementales, à la bibliothèque de leur lieu de résidence. Ce concours est aussi l’occasion pour les enfants de prendre contact avec des associations d’anciens combattants et pourquoi pas de participer comme certains le font avec recueillement aux cérémonies du 11 Novembre.
Après avoir mené leur enquête et en s’inspirant du carnet « Belle petite Monde » du peintre Renefer qui a raconté ainsi la vie au quotidien sur le front à sa fille, les écoliers réalisent à leur manière un journal qui retrace la vie du poilu qu’ils ont choisi. Ils peuvent y insérer des aquarelles, des croquis, des poèmes, de courts textes. Les travaux qui se distinguent par leur contenu historique et leurs qualités plastiques, par leur originalité et le message porté sont distingués par un jury national au cours d’une journée festive à Paris. Dans la Marne on se souvient que l’école de L’Epine avait été primée.
Les services départementaux de l’Office nationale des anciens combattants et victimes de guerre disposent d’une exposition consacrée à la Grande Guerre et d’une mallette pédagogique qui peuvent être mises à disposition des établissements. C’est peut-être ainsi qu’on réalisera en 2014 ce voeu que l’écrivain Michel Bernard formule dans son livre « Le corps de la France » paru chez La Table Ronde: » Le 2 août 2014, jour du centenaire de l’entrée dans la guerre et dans le siècle où nous avons tant souffert, où nous avons tant succombé, j’irai dans un cimetière militaire de la Somme à Montdidier rendre les devoirs du fils sur la tombe de Jean. Je rêve, je vois comme du ciel, que parmi les alignements de croix, je ne serai pas seul ce jour-là, et que sur chaque tombe de ce cimetière militaire, comme sur chaque tombe de ceux de Picardie, du Nord, de Champagne, des Ardennes, de Lorraine et d’Alsace, nous serons nombreux, hommes, femmes et enfants à rendre au même moment les devoirs du fils. Alors nous serons, vivants et morts, le corps de la France ».
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