18 février 1942 : le soutien des Français Libres à Léon Blum
Les Français libres ont déjà apporté leur soutien à Léon Blum pour dénoncer la parodie de procès qui doit se dérouler à Riom. Cette fois, le 18 février 1942, ils reprennent des extraits d’une lettre de l’ancien président du Conseil qui vient d’être publiée par la presse anglaise et américaine. Non seulement de Gaulle approuve le choix rédactionnel de l’équipe de l’émission « Les Français parlent aux Français » mais il dénonce une justice dont l’action contraire au principe de la séparation des pouvoirs.
Blum revendique le droit de se justifier devant le pays, devant l’opinion internationale et devant l’Histoire. Et le speaker de citer Blum : « Dans la constitution républicaine de 1875, la souveraineté appartient au peuple français. Elle s’exprime par le suffrage universel. Elle est déléguée au Parlement. Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef du gouvernement, sans établir et même sans alléguer rien qui touche à sa personne, sans articuler un seul fait contraire à la probité, à l’honneur, au devoir professionnel d’application, de labeur et de conscience; quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse un procès non plus de cet homme, non plus de ce chef de gouvernement mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie ».
Sur la BBC, les Français libres attestent du patriotisme de Léon Blum et soutiennent son esprit républicain. Ils assurent que les Français doivent connaître la perversité de ce procès et que désormais ils sont à même de juger en toute connaissance de cause des manipulations du maréchal Pétain et de Vichy. Cette position a le mérite d’être claire et traduit bien le sentiment du général de Gaulle.