Police-Résistance: la mort de l’inspecteur Lesanne
Le Sparnacien Maurice Lesanne, figure de la Résistance marnaise pendant la Seconde Guerre mondiale est décédé dans la matinée du mercredi 2 janvier 2012. Il était aussi une référence dans la Police pour ses états de service élogieux pendant l’occupation où il avait sauvé plusieurs familles juives, de nombreux résistants recherchés et des aviateurs alliés tombés dans la région. Membre de Ceux de la Résistance et du Bureau central de renseignement et d’action, il était une personnalité affable et attachante. Toutes nos condoléances du coeur à sa famille. Voici ce que nous écrivions le 9 octobre 2010 lorsqu’il avait été élevé à la dignité de Grand Officier de l’ordre national du Mérite. « Figure de la police, ancien de la DST et des RG, le président de la section marnaise des Médaillés de la Résistance a reçu la plaque de dignitaire de l’ONM des mains du colonel Flamand, Grand Officier de la Légion d’honneur ancien des Forces aériennes Françaises libres.« Un moment important pour la ville d’Epernay » selon son maire Franck Leroy, « Un authentique bonheur pour la section de la Marne de l’Association nationale des membres de l’ONM » pour sa présidente le docteur Danielle Gochard, « Une juste récompense pour un combattant exemplaire dans tous ses engagements » pour Robert Gautier, président de la 593e section d’Epernay des Médaillés Militaires, « Une grande fierté » pour le colonel Jean-Pierre Prato, président du Comité d’Epernay de la Légion d’honneur, les éloges sincères n’ont pas manqué pour saluer l’inspecteur Maurice Lesanne, 91 ans, qui a été élevé à la dignité de Grand Officier dans l’ordre national du Mérite par le colonel Charles Flamand, ancien des Forces aériennes françaises libres et Grand Officier de la Légion d’honneur. Yvette Lundy autre haute personnalité de la Résistance marnaise et ancienne déportée se tenait près du récipiendaire.Il y avait entre ces deux vénérables anciens de la Seconde Guerre mondiale, une complicité dans le regard, une amitié profonde et une émotion partagée au moment où la plaque de dignitaire a été remise. Maurice Lesanne est un Sparnacien respecté pour son engagement, ses qualités humanistes, son sens du service, sa qualité d’écoute, sa courtoisie inusable, sa faculté à initier des solutions raisonnables et responsables. Ancien combattant de 40, il passe le concours d’inspecteur de police et entre au commissariat d’Epernay en 1942. Fonctionnaire appliqué, il est un résistant très impliqué dans l’action pour mettre à l’abri des familles israélites et prévenir des personnes recherchées par la gestapo puis, plus tard, accompagner des aviateurs alliés dans des filières d’exfiltrations. Comme l’a souligné l’Association des anciens du Renseignement intérieur : « Cette prestigieuse décoration récompense son engagement fidèle au service de la France et vient couronner son dévouement et son brillant parcours ». Maurice Lesanne a été un agent très actif du Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). Il a travaillé en étroite coopération avec Pierre Servagnat membre de Ceux de la Résistance (CDLR) et commandant des FFI de l’arrondissement d’Epernay. Combien sont ceux qui ont attesté avoir échappé aux Allemands grâce à ses informations ! Notre dignitaire s’est toujours beaucoup impliqué dans la vie associative. S’il reçoit la Médaille Militaire le 11 novembre 1961, il s’implique dans l’association, la préside de 1975 à 1996 et en demeure le sage toujours consulté. S’il est fait chevalier de l’ordre national du Mérite en 1976, officier en 1994, commandeur en 2002, il est délégué d’arrondissement de l’association dès 1981, vice-président depuis 1999. Il est aussi impliqué dans la Légion d’honneur dont il a conduit l’association sparnacienne, lui qui est officier de l’ordre depuis 1998. Que dire dans son investissement auprès des Médaillés de la Résistance mais aussi dans le monde du champagne.Tous ceux, et ils étaient nombreux, qui ont assisté vendredi soir dans les salons de l’hôtel de ville d’Epernay à ce moment émouvant ont apprécié la modestie du dignitaire, sa proximité avec ses invités, sa complicité avec toutes les générations de la police nationale, son inusable sens de l’engagement pour le bien commun et la joie tendre de son épouse, de ses proches heureux de compter dans leur famille un homme d’une telle trempe ».