26 janvier 1943 : création des Mouvements unis de Résistance (MUR)
Le 26 janvier 1943, les Mouvements unis de Résistance (MUR) tout d’abord Mouvements de Résistance unis (MRU) sont créés à l’initiative du préfet Jean Moulin. Les MUR réunissent « Combat » dirigé par Henri Frenay, « Franc Tireur » à la tête duquel se tient Jean-Pierre Lévy et « Libération-Sud » mené par Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
L’avantage de cette fusion est de permettre une coordination des actions clandestines. Chaque mouvement conserve sa presse. Cet épisode est important parce qu’il est clé de modélisation de l’organisation de la Résistance et une étape obligée pour stimuler la fédération des mouvements autour du général de Gaulle.
Il faut beaucoup de psychologie et d’habileté à Jean Moulin pour convaincre ces trois personnalités très engagées contre Vichy et l’occupant d’accepter de travailler collégialement dans l’intérêt commun et celui des Alliés, en sachant faire mutuellement les concessions qui s’imposent sans renoncer sur l’essentiel. Ce pas vers l’unification de la Résistance intérieure suppose que chaque personnalité accepte de faire des gestes de bonne volonté pour cimenter une dynamique en faveur de la libération de la France, la restauration des droits fondamentaux et des institutions républicaines.
« Libération-Sud » est né dès l’automne 1940 à Clermont-Ferrand et à la naissance des MUR, ce mouvement est capable de diffuser de 60 000 à 100 000 exemplaires de journaux clandestins. Franc-Tireur né à Lyon en 1941 réunit des individus venus de différents horizons qui sont hostiles à l’armistice et à ses conséquences et estiment pertinente la posture adoptée d’entrée par le général de Gaulle même si certains veulent en savoir plus sur cette figure toujours debout dans la tempête. Jean-Pierre Lévy qui rejoint le groupe s’active pour qu’un journal « Franc-Tireur « voit le jour. C’est chose faite à l’automne 1941. Sous le titre figure cette manchette provocatrice: « Mensuel dans la mesure du possible et par la grâce de la police du Maréchal ». L’équipe est aussi rejointe par Eugène Petit « Claudius ».
« Combat » est né pour sa part de la fusion décidée en novembre 1941 des groupes Liberté et Libération nationale. Celui qui est le Mouvement de Libération française est bientôt connu sous le nom de « Combat » tout simplement parce que c’est le nom du journal clandestin qui est publié par le mouvement. En zone nord, le mouvement donne naissance sous la direction de Jacques Lecompte-Boinet à Ceux de la Résistance. Le comité de Combat qui est soigneusement dosé avec une parité garantie entre les dirigeants de Liberté comme François de Menthon, Pierre-Henri Teitgen et Alfred Coste-Floret et de Libération nationale avec Claude Bourdet et Maurice Chevance . Il voit rapidement dominer Henri Frenay, Berty Albretcht et Jean-Guy Bernard.
Ils sont capables de découper la zone sud en six régions et disposent donc d’infrastructures locales très précieuses. On mesure aussi les avantages des liens qui existent avec l’ancienne zone nord. Il reste à Jean Moulin à amplifier le rassemblement des formations mission qu’il a reçue du général de Gaulle dont il est le délégué.
La route vers la naissance du Conseil national de la Résistance est ouverte. Il va falloir encore quelques semaines pour finaliser ce rapprochement et rassembler au sein d’une même structure dans le respect des identités de chacun mais avec des convictions communes partagées sur l’avenir de la France, des hommes et des femmes qui rien ne prédestinait à travailler d’une manière rationnelle et coordonnée.
Bonjour,
L’intérêt que vous portez à Jean Moulin me conduit à vous indiquer le blog :
http://souverainement.canalblog.com
Très cordialement à vous,
Michel J. Cuny
(tél. 04 75 02 96 41)