4 juillet 1943 : les bombes de l’Independance Day
Le 4 juillet 1943, jour de fête nationale aux Etats-Unis, l’état-major américain ne fait pas de pause dans la campagne de bombardement qui vise des cibles industrielles et militaires en Europe de l’Ouest. Mieux, pour célébrer le premier anniversaire de son intervention dans le ciel européen, le VIII Bomber Command à la tête duquel a pris ses fonctions depuis quatre jours le major-général Frederick L. Anderson a inscrit à sa 71e mission trois cibles françaises: les écluses de La Pallice, le terrain d’aviation de Nantes, l’usine Gnôme et Rhône du Mans.
La Pallice est confiée aux appareils du 4e groupe de bombardement. Les points visés sont les alvéoles de la base sous-marine qui est en pleine expansion tandis que l’épaisseur en béton a été augmentée pour atteindre sept mètres. L’ensemble des infrastructures représente un quadrilatère de deux cents mètres sur deux cent vingt pour une hauteur de dix-neuf mètres. Cela représente au moins 500 000 m3 de béton. Comme cette base est quasiment invulnérable, les aviateurs américains choisissent de s’intéresser aux écluses.
A midi et une minute, les vingt-cinq quadrimoteurs du 100e groupe arrivent accompagnés des quarante-six forteresses au-dessus de La Pallice. Il ne faut pas plus de trois minutes aux bombardiers pour larguer 275 bombes de 500 kilos. Dans l’opération, le 4e bombardment Wing ne perd qu’un appareil.
A 12 h 40, ce sont cette fois cent cinq forteresses volantes du 1er Bomber Wing qui survolent Le Mans (Sarthe). Elles ont embarqué 1 038 bombes de 250 kilos. L’usine Gnôme Rhône est sévèrement touchée. la ligne de chemin de fer qui mène vers Tours est également interrompue. Le triage a subi lui aussi des dégâts. Dans le quartier, on dénombre une dizaine de civils tués et trente-cinq blessés. Le Américains déplorent la perte de quatre appareils et précisent dans leur rapport que vingt-cinq autres ont été légèrement touchés.
A 12 h 46, c’est à Nantes (Loire-Inférieure) que les sirènes retentissent. Le terrain d’aviation de Château-Bougon est l’objectif des soixante-et-un Boeing du 1er Bomber Wing. Ils délivrent 580 bombes de 250 kilos. L’usine qui se trouve en bordure de ce terrain n’en reçoit que douze tandis que soixante tombent dans son enceinte. Neuf civils sont tués et une trentaine de blessés tandis qu’une cinquantaine de maisons du secteur sont dévastées. Les Américains perdent encore trois appareils et une cinquantaine sont plus ou moins touchés.