Le criminel nazi Priebke va fêter ses cent ans
Erich Priebke qui est l’un des derniers criminels de guerre nazis encore en vie, va fêter ses cent ans à Rome, ville où il est assigné à résidence.
Les familles de ses victimes, qui appartiennent notamment àla communauté juive romaine se mobilisent pour interdire toute célébration de cet anniversaire le 29 juillet 2013. Pour ses 90 ans, l’ancien officier SS, s’était rendu dans un restaurant campagnard.
Erich Priebke a été condamné en 1998 à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa participation en mars 1944 au massacre des fosses Ardéatines à Rome. 335 otages civils, dont 75 Juifs, y avaient été exécutés d’une balle dans la nuque, en représailles après un raid d’un groupe de résistants de la Péninsule contre une unité de SS.
L’ex-officier nazi en fuite avait été identifié et appréhendé en Argentine en 1994. Il avait passé plus de 40 ans en Amérique latine en toute tranquillité. Il avait été extradé en Italie en 1995.
En 1999, il avait obtenu pour des raisons de santé de purger sa peine à domicile, comme la loi italienne le permet pour les condamnés âgés.
En avril 2011, des photos publiées par le magazine « Oggi », le montrant au restaurant avec des amis, sur une motocyclette ou bien faisant ses courses au supermarché avaient fait scandale. Les associations israélites et d’anciens combattants avaient vivement protesté.
Le journal « Corriere della Serra » qui s’est entretenu avec l’un de ses amis, Mario Merlino, a confié que Priebke s’est beaucoup rapproché du christianisme, lit les textes sacrés, médite. Il affirme qu’il est sourd et a perdu presque complètement la mémoire.
« Nous lui ferons revenir la mémoire », a répondu Angelo Sermoneta, 65 ans, qui préside l’association historique de la communauté juive de Rome, Ragazzi del 48 (jeunes gens de 1948).
« Les autorités italiennes le traitent avec beaucoup d’égards. Il se promène sous escorte, va au parc, mange au restaurant. Une vieillesse sereine pour celui qui l’a niée à tant de personnes », commente-t-il.
« J’espère seulement qu’au moins pour son centième anniversaire, il se rende compte de tout le mal qu’il a fait et trouve le courage de demander pardon », indique l’avocat Sebastiano Di Lascio, représentant de l’Association des familles des martyrs. Pendant tout son procès, Priebke n’a jamais demandé pardon aux familles des victimes