18 octobre 1943 : de Gaulle soutient le BCRA
Dans un courrier qu’il adresse le 18 octobre 1943 au colonel Passy, chef du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), le général de Gaulle qui a eu connaissance de ses difficultés à maintenir des relations intelligentes et intelligibles avec l’Intelligence service, problème dont il s’est ouvert à l’Ardennais Pierre Viénot le 16 octobre, affirme que le BCRA doit rester droit dans ses bottes et accomplir sa mission.
De Gaulle a lu la lettre du général Gubbins, chef de la Direction des opérations spéciales britanniques au général Cochet qui a sous ses ordres l’ensemble des services spéciaux français et exerce ses fonctions de chef des Services de renseignements et d’action à Alger. Le président du Comité français de la Libération nationale s’inscrit en faux contre les affirmations anglaises: « Il est scandaleux que cette lettre fasse état d’un soi-disant accord de Cochet au sujet de nos représentants militaires de zone. D’autre part, il est évident que je n’admets pas les prétentions des Anglais quant à nos codes et quant aux instructions données à nos agents. Si l’attitude des Anglais persiste, je retirerai de Londres tout le BCRA et j’ai fait avertir M. Viénot pour qu’il le dise au Foreign Office. Le général Cochet se rendra incessamment à Londres et verra cette affaire sur place avec mes instructions. En attendant, ne vous excitez pas ».
Bref de Gaulle ne veut pas que ses services tombent dans un piège qui aurait été tendu par les services britanniques qui cherchent à tirer le plus de profit de leur proximité avec la France combattante. De Gaulle ne veut pas qu’il résulte de coups fourrés un confusion qui serait préjudiciable à la cohésion de la Résistance et à l’autorité du Comité de la Libération.