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10 décembre 1943 : les lycéens martyrs de Saint-Brieuc

10 décembre 2013

Le 10 décembre 1943, la gestapo intervient au lycée Le-Braz de Saint-Brieuc. Louis le Faucheur qui est à la fois témoin et victime de cette action des nervis nazis qui ont agi de la sorte malheureusement dans d’autres établissements de l’Hexagone résume ainsi les faits: « Nous étions en cours de philosophie. Cela s’est passé durant la première heure. Un soldat allemand est entré sans frapper, mitraillette à la main. Le professeur M. Bars a continué son cours. Le censeur est arrivé, accompagné d’un officier allemand et d’un civil. Cinq élèves de la classe ont été appelés : Le Cornec, Le Faucheur, Le Houérou, Le Joncour et Rinvet. »
Ces cinq élèves de terminale encadrés par des soldats allemands sont emmenés et rattachés à un groupe de treize autres jeunes qui sont rassemblés dans l’une des cours du lycée et surveillés par d’autres militaires en arme. L’établissement qui été réquisitionné par l’occupant porte désormais le nom de « caserne Koërner ».
Le Faucheur ajoute :« Quand j’ai vu mon camarade Marcel Drillet, j’ai compris que les Allemands s’intéressaient aux réseaux de propagande que Jean Hudo avait montés dans le lycée. » Ces petits groupes souvent animés par des Normaliens, dont l’école a été fermée par Vichy,il y a des lycéens qui collent des affiches, esquissent des croix de Lorraine, s’opposent aux Allemands par des gestes et des inscriptions hostiles. Il y a déjà eu auparavant des arrestations.
Les lycéens de Le-Braz continuent à dire leur refus de la présence ennemie et leur désaccord envers le gouvernement de Vichy. « On était inconscient du danger », remarque Louis Le Faucheur. Lorsque les dix-huit de Le-Braz sont enfermés à la prison de Saint-Brieuc, ils s’interrogent.  » Notre préoccupation était de communiquer avec nos parents. C’est ainsi que j’ai appris que les Allemands avaient fouillé ma chambre à la recherche d’un revolver » Louis Le Faucheur et ses camarades comprennent alors que leur arrestation est relative à la recherche des auteurs de l’assassinat d’un vaguemestre qui s’est produit quelques semaines auparavant à Plérin.
Trois des quatre membres du commando qui ont participé à l’opération sont identifiés : Pierre Le Cornec, Yves Salaun et Georges Geffroy. Ils sont transférés à Fresnes. Jugés par un tribunal allemand, ils sont fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Le Faucheur explique encore: « Neuf camarades sont libérés. Les autres, dont je faisais partie, sont transférés au camp de Compiègne avec un groupe de Saint-Quay et des collégiens de Dinan. Là-bas, il y avait une chapelle et une bibliothèque. On nous a donné un colis de la Croix-Rouge. On se sentait presque en liberté ! » Deux semaines plus tard, ils sont déportés au camp de concentration nazi de Neuengamme, près de Hambourg.  » J’y ai été 11 mois, avant d’être transféré à Wöbbelin, un camp en construction, d’où j’ai été libéré le 2 mai 1945″. Quatre décèdent : Marcel Nogues, Raymond Quéré, Jean Lemoine et Michel Rouvrais. Trois reviennent de l’univers concentrationnaire : Pierre Le Joncour, Guy Allain et Louis Le Faucheur. Ce dernier et Guy Allain ont témoigné de ce triste épisode de la Seconde Guerre mondiale. Soixante-dix ans après, cela vaut bien de rendre hommage à ces jeunes patriotes qui avaient la France au cœur et ont payé de leur vie ou de durs moments leur amour du pays.

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One comment

  1. Drillet Françoise dit :
    4 mai 2014 à 15 h 01 min

    C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je lis les témoignages de cette époque, sur laquelle j’aurais aimé que mon père me parle davantage. Mais j’étais sûrement trop jeune… Il est mort en février 1970, il avait 44 ans.
    Merci pour votre témoignage
    Françoise Drillet

Les commentaires sont fermés.

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