23 décembre 1943 : les habitants de Caumont déplacés
Les grandes carrières de Caumont (Haute-Normandie) situées à une trentaine de kilomètres en aval de Rouen sont retenues par l’occupant pour y installer des installations souterraines destinées à produire et à lancer des armes de destruction massive en direction de la Grande-Bretagne lorsqu’elles seront fonctionnelles. C’est en bord de Seine un gigantesque bunker souterrain qui est structuré pour la fabrication de l’oxygène liquide destiné au lancement des missiles allemands dont celui de deuxième génération le futur V2, avec lequel Hitler compte surprendre les Alliés et gagner la guerre.
Cette usine dont le nom de code est « STEINKOHLE n°1301 » est inscrite dans le programme de déploiement de l’armement secret. Le Reich envoie en septembre 1943 des effectifs de l’ Organisation Todt pour préparer l’ aménagement de l’ usine de production d’oxygène liquide. Le Bas Caumont devient une zone interdite et tous les habitants sont évacués le 23 décembre 1943. Cet emplacement a été retenu parce qu’ il offre un vaste réseau de galeries, idéal pour mettre en place un grand bunker souterrain de 300 mètres de long.
Pour finaliser les travaux, les Allemands installent une voie ferrée qui relie le site souterrain au réseau ferroviaire de Grand-Couronne. Des soldats, des ingénieurs, des ouvriers réquisitionnés s’ établissent au Bas Caumont. Le site est protégé par plusieurs batteries de la flak (défense antiaérienne allemande) placées dans le Bois de Mauny. Pendant des semaines des wagons et des péniches livrent les matériaux destinés au complexe souterrain.
L’usine n’a jamais été terminée. Le site est abandonné par les Allemands après le débarquement en juillet 1944. Le seul témoignage de cette époque est cette énorme structure de 20 000 tonnes en béton armé. Caumont avait été retenu pour tirer des V2 sur Londres depuis les bois près du village de « La Maison Brûlée » à quelques kilomètres.