Trésor nazi : Cornelius Gurlitt porte plainte
Cornelius Gurlitt, l’octogénaire allemand chez qui plus de 1.400 œuvres d’art ont été retrouvées, dont certaines soupçonnées d’avoir été volées à des familles juives par les nazis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, a mandaté ses avocats pour qu’ils ouvrent une procédure en justice contre la saisie de sa collection. Ses conseils ont confirmé cette décision le mercredi 19 février 2014.
Les avocats de Cornelius Gurlitt ont selon le communiqué : « Déposé plainte devant le tribunal administratif d’Augsbourg dans le sud de l’Allemagne contre la décision prise le 23 septembre 2011 de perquisition et de saisies de ses œuvres ». La finalité de cette action judiciaire est d’obtenir la levée de la saisie et de permettre la récupération de la collection. Le tribunal administratif d’Augsbourg a reconnu avoir enregistré la plainte. Le parquet de la ville devrait prochainement s’exprimer.
« Monsieur Gurlitt et sa défense ont totalement conscience de la dimension morale de cette affaire », a affirmé l’un des avocats, Tido Park, qui est cité dans le communiqué. Mais « le droit et la morale doivent être clairement distingués dans une procédure judiciaire et une telle procédure ne doit pas être détournée pour éclaircir des demandes de restitution », a-t-il complété. « Etant donné l’immense intérêt médiatique et les débats politiques autour de cette affaire, nous nous inquiétons légitimement de la légalité de la procédure touchant la collection de Gurlitt », a ajouté un autre défenseur de l’octogénaire, Derek Setz.
Les avocats allemands estiment que la saisie de la collection « n’est pas justifiée » par les soupçons de fraude fiscale concernant leur client, seul motif pourtant mis en avant par le parquet pour motiver cette saisie. Parallèlement, ils répètent que Gurlitt est « prêt à dialoguer » avec d’éventuels ayants droit et qu’il « a conscience de sa responsabilité morale ». Par conséquent, il souhaite un accord à l’amiable sur des œuvres « dont l’origine serait éventuellement problématique ». Une manière indirecte de reconnaître que Cornelius Gurlitt n’est pas certain de l’origine de toutes les pièces d’art qu’il détient.