25 mars 1944 : 91 tués à Aulnoye dans un bombardement allié
Après Hirson dans le département de l’Aisne durant l’après-midi où les équipages américains ont bombardé le dépôt SNCF, c’est au tour de la RAF de s’impliquer dans le raid commandé contre les installations ferroviaires d’Aulnoye dans le Nord. Ce sont 192 bombardiers lourds qui sont mobilisés pour opérer dans la nuit du 25 au 26 mars 1944. Le triage de cette commune dirait-on aujourd’hui des Hauts-de-France, a déjà été visé le 5 mars. Les conditions météorologiques sont satisfaisantes pourtant les Pathfinder ne parviennent pas à marquer correctement la cible, de manière à aider les équipages qui suivent à délivrer au plus juste leurs munitions.
Aussi les bombes qui sont larguées explosent bien au-delà de la zone prévue. Les explosions sont enregistrées dans un rectangle long de huit kilomètres et large de deux. 3 500 munitions sont larguées pendant environ trois-quarts d’heure. Les aviateurs canadiens qui constituent environ 30 % de la force enregistrent une explosion d’une puissance impressionnante dont le souffle est ressenti jusque dans les appareils. La flak (Défense contre avions allemande) est peu active et les chasseurs de nuit ne sont pas au rendez-vous. Tous les bombardiers alliés sont de retour sur leur terrain mais les aviateurs vont déchanter. Le bilan de leur frappe n’est pas à la hauteur.
La gare d’Aulnoye n’est pas touchée et si cinq cents wagons ont été détruits et sept cents autres sont plus ou moins endommagés, la circulation ferroviaire n’est pas interrompue. En outre, le bilan chez les civils est lourd puisque les sauveteurs dégagent dans les ruines des immeubles effondrés quatre-vingt-onze morts.