27 mars 1944 : Boislambert, Viénot et le rôle de Koenig
Le 27 mars 1944, le commandant Claude Hettier de Boislambert reçoit le courrier que lui a adressé le 25, le général de Gaulle et dans lequel il lui précise le rôle dévolu au général Pierre Koenig. Boislambert est un proche, l’un des premiers gaullistes du 18 juin 1940. « Le gouvernement vient de décider que le général Koenig sera chef d’une unique mission militaire à Londres, laquelle aura à traiter avec le commandement allié de toutes les questions militaires. Cette décision implique le départ de Londres du général d’Astier de la Vigerie et du général Mathenet. Je préviens le premier par une lettre personnelle en ajoutant qu’il lui sera offert un autre poste en rapport avec ses grands services, ses hautes aptitudes et l’attachement que j’ai pour lui. Quant au général Mathenet, il a été averti par télégramme ».
Et de Gaulle de confier une mission de confiance à Claude Hettier de Boislambert : « Je vous demande mon cher ami, d’adoucir auprès du général d’Astier l’amertume qu’il pourra ressentir. Je vous sais l’esprit et le cœur très qualifiés pour le faire. Toutes mes fidèles et dévouées amitiés ».
L’Ardennais Pierre Viénot reçoit un courrier comparable ou de Gaulle lui demande d’exercer tous ses talents de diplomate et de psychologue : « D’user de votre influence et de votre autorité pour que ces départs se produisent sans éclats ni incidents. Le général d’Astier recevra, d’ailleurs, un poste digne de ses services et de mon attachement. Le général Mathenet aura un commandement de son grade. Le Général précise encore à Pierre Viénot : « Il va de soi que la nomination du général Koenig est combinée avec la désignation d’un membre du gouvernement ayant à traiter et à résoudre, au nom du gouvernement, les questions administratives et autres en territoire libéré ».
On mesure combien de Gaulle tient à une organisation française efficace pour prévenir toute tentation des Alliés.