15 avril 1944 : de Gaulle, le Maroc et le cas Balafredj
Dans un courrier qu’il adresse le 15 avril 1944 au commissaire André Diethelm à Alger le général de Gaulle évoque l’enquête menée au Maroc par les services de la Sécurité militaire après une série d’incidents qui s’est produite dans le protectorat. Il rappelle que le 11 janvier, un des dirigeants du Parti nationaliste marocain Ahmed ben Abdesselem ben Ahmed Balafredj, a été arrêté et se trouve selon les informations délivrées par le Résident général de France au Maroc, sur le point de faire l’objet à la demande de la Sécurité militaire d’un ordre d’informer de M. le général commandant supérieur des troupes au Maroc.
De Gaulle écrit : « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’après examen de cette affaire avec M. le commissaire d’Etat à la Coordination des affaires musulmanes et M. le commissaire aux Affaires étrangères, il m’est apparu qu’il y aurait bien lieu de ne pas traduire Balafredj en justice pour des raisons d’ordre politique dont vous concevez certainement la nature ». Le président du Comité français de la Libération nationale demande la suspension des actions entreprises contre ce leader.
Er revanche il précise : « Il devra cependant demeurer en état d’arrestation et être transporté à Madagascar, où il sera placé en résidence forcée ». Avant d’ajouter à Diethelm : « Je vous serai obligé de bien vouloir donner à M. Le général commandant supérieur au Maroc les instructions nécessaires et régler avec MM. les commissaires aux Colonies et à la Marine, le transfert de Balafredj au lieu de sa résidence forcée dans le plus bref délai possible ».