20 juin 1944 : Jean Zay assassiné par la Milice
Le 20 juin 1944, trois miliciens sur ordre du fondateur de la Milice et ministre Joseph Darnand viennent chercher le résistant Jean Zay qui est alors derrière les barreaux. Il s’agit d’Henri Millou, responsable de la sécurité de la Milice à Vichy, Charles Develle et Pierre Cordier. Les trois miliciens présentent un ordre de transfert pour Melun signé par le directeur de l’administration pénitentiaire, Baillet, qui est également un membre de la Milice.
Ce document contient des instructions de Raymond Clémoz, alors chef de cabinet de Joseph Darnand à Vichy. Les trois miliciens pour mettre Jean Zay en confiance lui expliquent qu’ils sont des résistants déguisés qui ont pour mission de lui faire rejoindre le maquis. Bientôt, ils l’exécutent dans un bois, près d’une carrière abandonnée, au lieu-dit Les Malavaux dans la faille du Puits du diable, à Molles, dans le département de l’Allier.
Jean Zay est abattu par Henri Millou. Pour qu’il ne soit pas identifié, les tueurs le déshabillent, lui ôtent son alliance, jettent la dépouille dans une faille et y lancent quelques grenades pour cacher le corps par des éboulis.
Ce n’est que le 22 septembre 1946, que son corps et ceux de deux autres personnes sont retrouvés, enfouis sous un tas de pierres, par des chasseurs de Molles et de Cusset. Ils sont inhumés à lademande de la municipalité de Cusset dans la fosse commune.
Faisant le rapprochement entre le cadavre et la disparition de Jean Zay, les enquêteurs retrouvent l’identité du milicien qui a signé le registre de levée d’écrou, Charles Develle et l’interpellent à Naples en Italie, où il s’est enfui. Exhumés fin 1947, les restes de Jean Zay sont identifiés grâce à sa fiche dentaire et aux mesures communiquées par son tailleur. Jugé en février 1953, le milicien est condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire de Lyon. Jean Zay est inhumé dans le grand cimetière d’Orléans depuis le 15 mai 1948. Il était né dans le Loiret dont il avait été député avant d’être ministre.
Le 5 juillet 1945, la cour d’appel de Riom réexamine les faits reprochés au sous-lieutenant Jean Zay, constate qu’à aucun moment il ne s’est soustrait à l’autorité militaire, et que « les poursuites intentées contre le sous-lieutenant Jean Zay ne peuvent s’expliquer que par le désir qu’a eu le gouvernement d’atteindre un parlementaire dont les opinions politiques lui étaient opposées et qu’il importait de discréditer en raison de la haute autorité attachée à sa personnalité ». Elle annule donc le jugement du 4 octobre 1940, et Jean Zay est pleinement réhabilité à titre posthume.
Le 21 février 2014, le président de la République François Hollande annonce le transfert des cendres de Jean Zay ainsi que celles de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion au Panthéon.