Grande Guerre : de la rose de la Marne à la rose de Verdun
Le centenaire est une opportunité pour la faire revivre. Après la Première Guerre mondiale, la rose de Verdun fleurissait les tombes des poilus. Un lycée horticole des Vosges a eu l’excellente idée de relancer la culture de cette fleur qui fait sens à la mémoire des combattants morts pour la France.
Un Verdunois, Marc Petit, qui se promenait dans la roseraie de L’Haÿ-les-Roses est tombé sur un rosier de Verdun. Il a cherché à tracer l’histoire de cette fleur créée en 1918 par les frères Barbier à Orléans, en hommage aux 163.000 combattants français tombés au cours de la bataille de Verdun en 1916.
« Petites fleurs fuchsia, tirant sur le violet, la rose de Verdun est issue d’une hybridation avec un petit polyantha datant de 1875 et une autre variété, inconnue », telle est la formule qui est retenue pour valider alors cette nouvelle fleur. Les frères Barbier étaient déjà les pères de la rose de la Marne en 1915. L’association, qui travaille au rayonnement de Verdun veut relancer cette fleur mais la roseraie du Val-de-Marne ne vend pas ses plants. L’association retrouve presque par miracle sa trace à Rosiers-sur-Loire (Maine-et-Loire) chez un pépiniériste. Il ne lui reste que six plants! L’association les achète et contacte le lycée horticole de Roville-aux-Chênes (Vosges) pour l’aider à les « multiplier ».
S’en suit un projet pédagogique « pluridisciplinaire »: des élèves de 3e développent la production, avec en parallèle un travail sur la mémoire et le patrimoine horticole lorrain.
La multiplication s’est bien déroulée. La première année, le lycée a produit dix-huit rosiers. Cette année, il y en aura entre deux cents et trois cents. Des élèves sont venus à Paris offrir un rosier à chacune des agricultrices décorées par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll de la médaille du mérite agricole, pour avoir repris l’exploitation de leurs maris après un accident de la vie.
Cette cérémonie a rappeler l’effort de toutes ces femmes qui sont devenues des chefs d’exploitation en l’absence des hommes partis au combat. Agir pour le Verdunois espère que cette rose trouvera une bonne place dans les parterres de sa ville en 2016, pour le centenaire de la bataille de Verdun.
L’association planche déjà sur une fleur conçue spécialement pour les commémorations: la rose Garance, rouge comme la couleur des pantalons des combattants.
Bonjour M. Chabaud,
Merci pour votre bel article sur le rosier ‘Verdun’. Quelques précisions.
Notre association Agir pour le Verdunois est en effet très fière d’avoir initié et conduit ce projet porteur d’histoire et d’avenir.
Pour cela, elle a souhaité s’associer à :
– un établissement scolaire, l’Ecole d’horticulture de Roville-aux-Chênes pour la multipication des plans qu’elle lui a confié,
– la société Rose Loubert qui elle aussi multiplie les rosiers dont elle gardait de rares spécimens dans sa collection,
– la société d’aménagement d’espaces verts SEV de Verdun à qui notre association a confié la commercialisation de sa production.
Bien cordialement
Martine Pergent
Présidente d’Agir pour le Verdunois