Shoah : le camp de Milles et la Journée internationale de la mémoire
Une cérémonie officielle est organisée dans le cadre de la « Journée Internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah », le mardi 27 janvier 2015 à 10h15 au Wagon du Souvenir des Milles. Ce wagon est installé sur les lieux même du départ pour la déportation de plus de deux mille hommes, femmes et enfants juifs internés au camp des Milles, seul camp français d’internement et de déportation préservé et ouvert au public. La Journée internationale du 27 janvier décidée par l’ONU, traduit la reconnaissance internationale du caractère universel des leçons du génocide des juifs. Dans la cérémonie même au camp des Milles, cette universalité se traduit par la présence, aux côtés des associations de déportés juifs, des associations représentant les Arméniens et les Tsiganes, eux aussi victimes de crimes génocidaires.
Le soutien de l’Association Française des Justes des Nations rappelle aussi que face au mal, il est possible de se lever au nom des valeurs de fraternité, de responsabilité, de justice et d’humanité. La diversité des résistances possibles aux processus criminels est un axe fort de la pédagogie du Site mémorial. La participation à la cérémonie d’enfants des écoles des Milles, d’élèves du Lycée Militaire et du lycée Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence ainsi que du collège Louis-Armand de Marseille et des jeunes apprentis du BTP-CFA des Milles marque combien est décisive la transmission aux nouvelles générations de cette mémoire et des valeurs qu’elle incite à défendre.
A l’issue de cette cérémonie, un programme pédagogique sera proposé aux scolaires présents sur le Site-mémorial : la projection du film « Auschwitz, voyage au bout de l’enfer » sera suivie du témoignage de Denise Toros Marter, déportée à 16 ans. Seront également diffusés lestémoignages de Sydney Chouraqui (engagé volontaire dans les Forces Françaises Libres) et Louis Monguilan (résistant déporté à Mauthausen). Un échange avec les jeunes et Robert Mizrahi, enfant sauvé par l’OSE (OEuvre de Secours aux Enfants) et ancien Président du Comité Français pour YadVashem clôt urera cette journée. Un accompagnement pédagogique leur permettra de comprendre le sens de cette Journée et les sensibilisera ainsi au nécessaire travail de mémoire pour éclairer les risques du présent et pour agir au quotidien contre les mots et les actes des extrémismes et des racismes.
A l’heure où beaucoup de témoins de cette histoire tragique disparaissent et où montent à nouveau les extrémismes, les racismes et l’antisémitisme, ces jeunes peuvent ainsi devenir les relais des témoins, les acteurs de lendemains meilleurs. C’était bien le souhait des fondateurs du Mémorial et en particulier des anciens résistants et déportés de mettre la mémoire au service de la réflexion, de la vigilance et de l’action contre les intolérances, extrémistes et les violences barbares.