Shoah : Serge Klarsfeld confiant dans le travail d’histoire
Avocat, historien, chasseur de nazis, militant de la connaissance de la Shoah, Serge Klarsfeld, grand officier de la Légion d’honneur, est confiant pour la mémoire du génocide juif. Il l’exprime dans un entretien accordé à l’Agence France presse alors qu’on célèbre le mardi 27 janvier 2015, le soixante-dixième anniversaire de la libération d’Auschwitz et la journée international de la mémoire de la Shoah. Serge Klarsfeld mesure le chemin parcouru depuis la publication de son « Mémorial de la déportation des Juifs de France » en 1978.
« Si on se replace trois ou quatre décennies en arrière, où il n’y avait qu’aux Etats-Unis et en Israël que l’on travaillait à un niveau universitaire sur la Shoah, les progrès de la connaissance sont immenses », relève-t-il. Et d’ajouter : « C’est un événement très bien connu. Même dans ses dimensions longtemps peu accessibles, comme ce qui s’est passé à l’Est, où les pays ont ouvert leurs archives depuis la chute du Rideau de fer ».
Serge Klarsfeld affirme n’avoir « jamais eu d’ennuis particuliers » à se faire l’écho de l’extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, que ce soit « à Tunis, Bagdad, au Caire ou à Erbil », au Kurdistan irakien. En France, il exprime sa confiance dans la volonté de l’Education nationale d’enseigner l’histoire de la Shoah, mais souhaite que cette transmission y soit « vraiment acceptée ». Il sait que cet enseignement peut être difficile dans certains établissements de quartiers populaires.
« L’antisémitisme s’est toujours transformé, comme une sorte de maladie qui se perpétue. Qui aurait pu penser il y a cinquante ans que l’antisémitisme toucherait des jeunes de banlieues, qui n’existaient pas encore? Ce nouvel antisémitisme s’appuie aussi sur une fraction de l’ultra-gauche et sur l’extrême droite, qui garde son noyau virulent d’antisémites. Une partie des jeunes de banlieue – pas tous, loin de là – sont solidaires d’un extrémisme. C’est un grand danger, évidemment », insiste-t-il quelques jours après les attentats jihadistes qui ont frappé Paris.