Il y a 70 ans, les femmes se préparaient à voter en France pour la première fois
Le dimanche 29 avril 1945, une carte d’électeur en poche, les Françaises votaient pour la première fois à l’occasion du scrutin municipal. C’est le 21 avril 1944, que le droit de voter et d’être élues a été enfin accordé aux femmes, par une ordonnance du Comité français de la Libération nationale (CFLN) signée à Alger par le général de Gaulle. Le droit de vote des femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre 1944, sous le Gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle. Il faut attendre le premier scrutin après la Libération de la France, à savoir les municipales d’avril 1945, pour que douze millions de femmes puissent l’exercer.
Au cinéma, les Actualités montrent les impressionnantes files d’attente de femmes devant les bureaux de vote. Une électrice tirée à quatre épingles lance aux journalistes: « Je suis très fière de voter et j’espère que toutes les femmes auront rempli leur devoir ». Elles voteront de nouveau en octobre 1945 pour les élections à l’Assemblée constituante. Trente-trois d’entre elles vont siéger sur un total de 586 députés. Il s’agit en 1945 d’un scrutin de liste à la représentation proportionnelle.
« On a assisté entre 1945 et les années 1990 à une baisse permanente du nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale », relève l’historienne Françoise Picq. En 1993, elles ne sont ainsi que 5,7% à siéger au Parlement, à peine plus qu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale!
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale compte 155 députées sur un nombre total de 577 élus, soit 27% seulement de l’hémicycle qui se conjugue au féminin. Depuis 2014, le Sénat accueille 88 sénatrices sur un total de 346 sénateurs, soit 25,4% (+3 points par rapport à 2011). Seulement 16% des maires sont des femmes. Selon le Haut conseil à l’égalité, des contraintes légales fortes sont les seules de nature à garantir la parité.
Pour corriger cette fâcheuse tendance, la France est la première à adopter une législation sur la parité. La Constitution est révisée. En 2000, une première loi contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d’hommes lors des scrutins de liste. Depuis, d’autres législations, de plus en plus contraignantes, ont réformé les scrutins. Lors des élections départementales de mars 2015, un homme et une femme ont été élus dans chaque canton.