François Hollande peaufine son discours d’accueil de quatre figures de la Résistance au Panthéon
Le président de la République François Hollande met selon l’Elysée la dernière main en ce mardi 26 mai 2015 au discours qu’il doit prononcer le mercredi 27 mai 2015 pour accueillir quatre figures de la Résistance au Panthéon, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay où résonne encore le prodigieux éloge prononcé par André Malraux à Jean Moulin en décembre 1964.
« Ce discours qui sera certainement l’un des plus importants de son quinquennat, est loin d’être achevé, il y travaillera jusqu’à la dernière minute pour affiner, préciser, aiguiser chacun de ses mots », confie un proche du chef de l’État. A sa table de travail, le bureau Louis XV qui fut aussi celui du général de Gaulle, chef de la France Libre, François Hollande peaufine un éloge d’environ trois quarts d’heure dont « il a bâti lui-même l’armature » et qui « sera très politique mais aussi très personnel dans sa construction », promet-on à l’Elysée.
Le président de la République a beaucoup consulté depuis deux mois, ses collaborateurs, auxquels il a demandé des « contributions », tels Constance Rivière, sa directrice adjointe de cabinet, l’ex-journaliste et écrivain Pierre-Louis Basse en charge des « grands événements » ou Pierre-Yves Bocquet, sa « plume ». Il s’est entretenu aussi avec plusieurs historiens, dont Jean-Pierre Azéma, Vincent Duclert, Mona Ozouf, et avec Jack Lang, qui avait joué un rôle clef dans les panthéonisations de l’ère Mitterrand. François Hollande s’est encore intéressé aux discours prononcés par les personnalités qui seront honorées, à commencer par l’hommage aux « morts de la France combattante » rendu par Pierre Brossolette, à l’Albert Hall de Londres, le 18 juin 1943.
Le chef de l’État devrait rappeler que les quatre héros reçus au Panthéon, « très différentes par leurs origines, leurs parcours, leur histoire et leur postérité, sont inséparables par ce qu’elles ont traversé et leur dévouement pour la Nation et pour la République ». François Hollande devrait adresser « un message à la jeunesse » pour glorifier les « valeurs de la République, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité mais aussi la laïcité ». L’ethnologue Germaine Tillion, « c’est l’égalité entre les hommes et les femmes, entre les cultures, entre les peuples », déclarait déjà le chef de l’Etat, annonçant le choix des quatre panthéonisés, le 21 février 2014, au Mont-Valérien. Avant d’ajouter: Geneviève De Gaulle-Anthonioz, fondatrice d’ATD Quart-Monde, « c’est la fraternité » avec « les plus pauvres, les oubliés, les exclus, les relégués », l’intellectuel Pierre Brossolette, « c’est la liberté » de celui qui se suicida après deux jours de torture par la Gestapo et Jean Zay, ministre de l’Education aux temps du Front populaire, « c’est la laïcité », « c’est la République ».