Canada : la mort de Vladimir Katriuk, criminel nazi présumé
Vladimir Katriuk, 93 ans, ne comparaîtra jamais devant un juge. Ce criminel nazi présumé est mort la semaine passée au Canada où il vivait depuis plus de 60 ans et se consacrait à l’apiculture dans sa ferme à Ormstown, un village au sud de Montréal, dans la province de Québec. C’est son avocat qui a informé la presse de la disparition du nonagénaire, critiquant le harcèlement immérité dont il aurait été victime. Ses propos ont été rapporté par le journal « The Globe and Mail ».
Cet ancien membre d’un bataillon ukrainien de Waffen SS, aurait été responsable de massacres contre des Juifs et d’autres résidents de Biélorussie et d’Ukraine entre 1942 et 1944. Il affirmait qu’il avait été contraint de s’enrôler dans la Waffen SS.Il avait affirmé avoir déserté son bataillon lors de son déploiement en France en 1944, pays où il avait séjourné après la guerre avant d’immigrer au Canada en 1951.
Vladimir Katriuk figurait en deuxième position sur la liste des criminels nazis les plus recherchés établie par le Centre Simon-Wiesenthal, institution reconnue par les Nations unies et l’UNESCO, et qui a lancé en 2002 l’Opération Dernière Chance, destinée à traquer les anciens criminels nazis avant qu’ils ne meurent de vieillesse.
Depuis de nombreuses années, des organisations juives demandaient son extradition. Peu avant l’annonce de son décès, le centre consultatif des relations juives et israéliennes, une organisation basée à Ottawa, avait demandé au gouvernement canadien de rouvrir le dossier. En 1999, la Cour fédérale du Canada avait jugé que Vladimir Katriuk avait menti pour obtenir la nationalité canadienne, en camouflant sa collaboration passée avec le régime nazi. Elle avait établi qu’il avait falsifié ses papiers en utilisant le nom de son beau-frère, mais n’avait pas trouvé de preuves de sa participation active à des atrocités commises. En 2007, le gouvernement du Premier ministre Stephen Harper avait confirmé la nationalité canadienne de Katriuk.
La Russie demandait depuis longtemps l’extradition de Vladimir Katriuk pour qu’il puisse être jugé. «Son décès éteint l’action publique» a regretté le porte-parole de l’ambassade Russe à Ottawa, Kirill Kalinin. Et de reproché au gouvernement Canadien : « d’avoir «ignoré les nombreux appels des organisations juives et de la Russie pour que justice soit rendue».