2 août 1940 : combattre le sentiment antianglais
Au 39e jour de la Résistance du peuple français à l’oppression, Jacques Duchesne, au cours de l’émission « Les Français parlent aux Français » évoque Henri Béraud et le sentiment antianglais. Le chroniqueur dénonce la posture girouette de ce journaliste doté d’une fausse autorité et faconde qui est passé du journal de gauche « Bonsoir » à la rédaction de « Gringoire », journal d’une certaine droite française qui, involontairement sans doute, a joué le jeu nazi. Quant aux autres Français en leur parlant, j’ai toujours été frappé par leur ignorance de l’Angleterre ou leurs préjugés à son égard.
Le chroniqueur n’élude pas les difficultés qui ont opposé la France et l’Angleterre mais il déclare : « Beaucoup d’entre nous ont vu pendant six mois les soldats anglais vivre au milieu des populations françaises. Et nous étions bien placés pour juger. Eh bien! quand le peuple anglais est au contact du peuple français, ça marche ». Plus tard le chroniqueur dit encore : « Quand les Allemands nous parlent des mauvais traitements infligés par les Anglais aux populations françaises, ils mentent; quand ils parlent des dommages causés par les Anglais pour lesquels aucune indemnité n’a été payée, ils élargissent un cas particulier en cas général et ils mentent encore ».
Le chroniqueur insiste : « Ce n’est pas une des moindres afflictions de la présente situation que cette rupture dans les relations franco-anglaises au moment où elles commençaient à devenir vraies ».
Avant de conclure à l’adresse des Français qui doutent encore des Anglais : « Avant-hier, la France était dans le camp de ceux qui luttaient contre le nazisme et avec lui contre une hégémonie allemande en Europe. La France après tant de souffrances a dû se retirer de la lutte. Mais il reste un pays qui lutte pour la même cause et un autre qui le soutient l’Amérique. Il reste un camp qui lutte pour la liberté. Allez vous accepter qu’en vous faisant détester les Anglais, on vous fasse trahir le camp auquel vous apparteniez, auquel la France que je connais ne peut manquer d’appartenir? »